Réuni lundi soir, le bureau exécutif du mouvement Ennahdha a estimé que les mesures exceptionnelles annoncées par le président de la République sont « inconstitutionnelles ».
Ennahdha a dénoncé dans un communiqué publié mardi « un coup d’État contre la Constitution et les institutions, à travers le gel des activités parlementaires et la monopolisation de tous les pouvoirs sans aucun contrôle constitutionnel ».
Le bureau exécutif d’Ennahdha appelle le président de la République « à revenir sur ses décisions et à relever les défis et les problèmes que vit le pays dans le cadre de la Constitution et de la légalité et en conformité avec le choix démocratique pour lequel a opté le peuple tunisien ».
Tout en affirmant que le parlement doit reprendre ses activités « en tant que pouvoir initial élu démocratiquement », Ennahdha appelle « la communauté politique et civile à intensifier les concertations sur les derniers développements dans le pays pour préserver les acquis démocratiques et garantir, dans les meilleurs délais, le retour à la situation constitutionnelle et au fonctionnement ordinaire et légal des institutions de l’État ».
Le bureau exécutif d’Ennahdha a salué l’institution militaire et sécuritaire qui « veille à la sécurité du pays, à son unité et à sa souveraineté », appelant à la nécessité de la « tenir à l’écart des tiraillements et des querelles politiques ».
Il met en garde contre « les discours de violence, de vengeance et d’exclusion sur le tissu social et les ravages que cela pourrait provoquer pour le pays », fustigeant tous les abus et appelant à la poursuite judiciaire de leurs auteurs.
Le bureau exécutif invite les Tunisiens à « la solidarité, à l’entraide, et à l’unité et à faire front devant les appels à la discorde et à la guerre civile ».
Il a dit « comprendre les mouvements de protestation qui ont eu lieu récemment dans le pays ainsi que la légitimité des revendications sociales, économiques et politiques et la menace que présente la pandémie sur le pays ».
Il s’agit là de questions prioritaires qui doivent faire l’objet d’un dialogue national et qui exigent de tracer des orientations collectives capables de faire sortir le pays de la crise, lit-on dans le communiqué.